• Espaces Numériques Education - Autrans

    Vers une évolution de la pédagogie avec le numérique

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    Daniel Kaplan, délégué général de la FING (Fédération Internet Nouvelle Génération), animait la table ronde intitulée « Espaces numérique de travail dans l'éducation : après le « cartable numérique ». La volonté de parvenir à une généralisation et à une globalisation de l'usage des espaces numériques de travail dans l'éducation a été la principale préoccupation.?Benoît Sillard (représentant du Ministère de l'Education nationale), ?Christian Martel (université de Savoie), Mario Asselin (Institut Saint-Joseph de Québec), ?Marie Gaillard (éditions Hatier), ?Henri Verdier (Odile Jacob Multimédia) et ?François Bocquet (conférence universitaire Rhône Alpes) ont tour à tour expliqué leurs points de vue, souvent complémentaires, sur l'avenir du cartable électronique qui a vu le jour en 1999.

    ?Benoît Sillard a présenté les ambitions du Ministère de l'Education nationale,concernant les projets autour des TIC (Techniques de l'Information et de la Communication), en rappelant que « ce projet est un enjeu pour la société, il faut l'étudier à deux niveaux : sous l'aspect culturel et sous l'aspect économique ». M. Sillard a évoqué la « nécessité impérieuse notamment de la part de l'Education nationale de former les jeunes aux nouveaux modes d'information et de communication qui engendrent de nouveaux types de réflexion. Sinon, nous allons former des handicapés du XXIe siècle ». Selon lui, l'objectif du gouvernement est de parvenir à une « généralisation et à une globalisation de l'usage des espaces numériques. » le gouvernement espère que d'ici trois ans, 50% des enseignants feront cours dans un « environnement numérique », contre 25% actuellement.Benoît Sillard a souligné qu'il y avait encore des progrès à faire afin de faciliter l'accès aux espaces numériques de travail dans l'éducation. Il faudrait également adapter les contenus à l'éducation et former les enseignants. Le représentant du Ministère a souligné qu'il fallait profiter du renouvellement de 30 à 40% du corps enseignant qui aura lieu dans les prochaines années pour intégrer un personnel compétent dans l'enseignement des TIC. « Pour entrer en IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres), il faudra justifier des connaissance de base et avoir validé le C2I (Certificat Internet Informatique). Au sortir de l'IUFM, les élèves passeront le 2e niveau du CDI qui attestera de leur capacité pédagogique à enseigner les TIC. » Il a précisé qu'il fallait rester vigilant dans le développement d'un environnement numérique, notamment sur l'inter-opérabilité (travail sur les normes et les standards), la distinction entre maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'oeuvre, la gestion et l'organisation des contenus, la gestion des contenus et la création de grands pôles thématiques regroupant les différentes universités.

    Mario Asselin : « Il faut que les meilleurs apprenants du système éducatif soient les enseignants »

    Après une brève intervention de ?Christian Martel (université de Savoie), Mario Asselin (Institut Saint-Joseph de Québec) a poursuivi la conférence en racontant l'expérience qu'il vit avec ses élèves au Québec. « Le cartable électronique, c'est davantage un changement pédagogique que technique. Il faut que les meilleurs apprenants du système éducatif soient les enseignants. » Comme tous les élèves n'apprennent pas de la même façon, Mario Asselin pense qu' « il faut travailler dans la différenciation des modes d'enseignement et sortir du mode magistral traditionnel : je parle et tu écoutes. Nous avons lancé le programme Carrière dans lequel les élèves de 6e et de 5e ont un espace de travail individuel, et un collectif. Ils ont publié leurs travaux et ont essuyé des remarques relatives à leur français médiocre, venant de personnes étrangères à leur établissement. Les élèves, bien que touchés, ont su faire la part des choses. Aidés de leur professeur, ils ont créé une icône « texte de qualité » qu'ils accolent à leur travail une fois qu'ils le jugent prêt à être exposer à la critique. « Les élèves travaillent plus, et plus vite, car ils sont impatients de recevoir les réactions engendrées par leurs productions».Le rapport des professeurs à l'éducation est également modifié par l'arrivée d'espaces numériques de travail dans l'éducation, « en corrigeant leurs élèves, les professeurs sont eux aussi des publiants soumis à la critique et deviennent des enseignants-apprenants ».

    ?François Bocquet « le projet pédagogique dépend du niveau politique et des établissements ».?Henri Verdier (Odile Jacob Multimédia) a regretté « le système éducatif actuel est archaïque, il faut tout repenser : de l'évaluation des élèves et des professeurs au travail personnel, en passant par l'agencement des locaux. » François Bocquet (conférence universitaire Rhône Alpes) a expliqué que pour qu'il puisse y avoir un environnement numérique de travail, il fallait « un contexte politique favorable (élection d'un e-président), mais aussi pédagogique (projet d'établissement) et numérique (désormais rendu possible par l'évolution des technologies) ». Il a expliqué quels étaient, selon lui, les 5 points essentiels à la réussite des espaces numériques de travail : « Il faut démarrer sur un projet pédagogique au niveau politique. Les outils ne doivent pas contraindre les choix. Les contenus doivent être publié par les universitaires mais doivent aussi être négocié avec l'éditeur. Il ne faut pas présenter au public des prototypes, mais des produits finis qui fonctionnent. Enfin, il est nécessaire d'avoir une politique d'accompagnement volontariste. ».

    Prisca Djengue



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